Chers compatriotes,

Samedi 8 juin, vous êtes appelés à élire 81 eurodéputés français au Parlement européen. À en juger par le faible taux de participation dont pâtissent traditionnellement les élections européennes (en 2019, seuls 18% des Français de l’étranger ont voté), on pourrait être tenté de croire que ce scrutin en apparence lointain, technique et ennuyeux importe peu. Erreur ! En ces temps de géopolitique troublés, je suis personnellement convaincu qu’il n’a jamais été aussi important de se doter d’une Union européenne forte, soudée, et légitimée par des institutions qui auront bénéficié d’un fort taux de participation.

Une Europe havre, rempart et fer de lance

L’histoire récente l’a montré : l’UE, quand elle fait bloc, a une vraie utilité. Pendant l’épidémie de Covid-19 notamment, des décisions prises au niveau européen ont littéralement changé la vie des citoyens, notamment en matière d’approvisionnement en vaccins. Peu après, lors de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, elle a réussi à prendre d’impressionnantes mesures de soutien à l’Ukraine, que ce soit en termes de financement de matériel militaire ou d’accueil des réfugiés.
Face aux différents conflits en cours, au durcissement des rapports internationaux et aux menaces qui guettent, qu’elles soient climatiques, terroristes, technologiques ou autres, je crois fermement que nous avons besoin de plus d’Europe. Une Europe havre de paix, rempart contre les agressions et fer de lance des idéaux démocratiques malmenés à travers le monde.

Poussée du populisme

Hélas… on observe dans tous les pays de l’Union une poussée des intentions de vote pour les partis populistes ou d’extrême-droite, et notamment en France, où le score du Rassemblement national (RN, ex-FN) est annoncé à plus de 30%. Comme si ceux-là même qui prônent le repli sur soi et le nationalisme avaient leur place à Bruxelles et Strasbourg…

Je trouverais trop dommage de laisser l’Europe aux mains d’anti-européens. C’est selon moi un contre sens qui ne va pas dans le sens de l’Histoire, puisque celle-ci, dont on prédisait la fin, a bel et bien repris, hélas pas du meilleur pied. Alors certes, nous sommes loin de Bruxelles, nous Français des États-Unis. Mais grâce à ce recul, nous sommes sans doute bien plus à même que les Français de France de percevoir l’Europe comme un bloc, une entité cohérente. Les Américains ne disent-ils pas : « I am going to Europe » quand ils vont en France ou en Italie ? Eux ont conscience de ce qui nous unit, quand nous voyons surtout ce qui nous divise.

Vote en pleine conscience

Beaucoup de Français ont l’intention de ne pas voter ce weekend, ou de se servir de ces prochaines élections pour infliger un camouflet au gouvernement, en se disant qu’après tout, les européennes, ça ne changera pas grand-chose à leur vie. Mais si. Le vote européen est un vote à faire en pleine conscience, car il contribue à façonner l’ordre mondial. Alors vous l’aurez compris, je ne peux que vous encourager à voter samedi, en personne ou par procuration, et si possible à donner les clés du Parlement européen à des Européens convaincus. Mais vous êtes évidemment libre de votre choix.

En espérant avoir contribué à votre information, je reste à votre disposition pour toute aide dont vous pourriez avoir besoin.


À bientôt,

Bien cordialement,


Richard Ortoli
Conseiller des Français de l’étranger pour la circonscription consulaire de New York
Conseiller à l’Assemblée des Français de l’étranger

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