Chers compatriotes,

Il est encore temps de vous souhaiter une bonne et heureuse année 2018. A la veille de clôturer janvier, je vous adresse donc tous mes vœux de santé, joie, paix, amour et prospérité pour les mois à venir. Que cette année qui a déjà démarré – je l’espère bien- vous permette d’alimenter vos rêves et de réaliser les projets qui vous tiennent à cœur. Ne cessons jamais d’espérer en un monde plus juste, plus solidaire, plus efficace, plus prospère, plus novateur, plus confiant, plus tolérant et plus unifié… Car le concevoir et y croire, c’est déjà, en quelque sorte, lui donner une chance d’exister.

Comment voyez-vous le monde ? Et comment souhaitez-vous qu’il évolue ? Je vous engage à vous poser la question. La semaine dernière, Emmanuel Macron et Donald Trump se sont tous deux livrés à cet exercice face à un parterre de chefs d’Etat, de grands patrons et de responsable d’ONG lors du Forum économique mondial de Davos. Leurs visions sont diamétralement opposées.


Les Etats-Unis en retrait

D’un côté, le locataire de la Maison Blanche est venu plaider la cause de « l’Amérique d’abord », tout en complétant son aphorisme désormais célèbre d’un « mais pas seule ». Piètre concession à sa posture résolument protectionniste, isolationniste et belliqueuse. Depuis son accession à la présidence, Donald Trump a dénoncé le TPP, l’Alena, l’Accord de Paris, l’accord sur le nucléaire iranien, et il s’attaque maintenant aux accords commerciaux Etats-Unis-Union européenne, « très injustes » pour les Américains. Il place la souveraineté des Etats et la défense de leurs intérêts nationaux par-dessus tout et a applaudi des deux mains la sortie du Royaume-Uni de l’Europe. En septembre dernier, à la tribune de l’ONU, il s’est dit prêt à « détruire totalement » la Corée du Nord pour la faire rentrer dans le chemin… M. Trump, en bref, est en train de retirer les Etats-Unis de la scène mondiale en tant que leader éclairé et ouvert.

Une nouvelle révolution française

« France is back !» a au contraire clamé haut et fort Emmanuel Macron depuis la tribune de Davos. Fermement décidé à replacer l’Hexagone au cœur du jeu politique européen et de la compétition économique mondiale, le président français a tour à tour vanté l’attractivité de la France, les mérites du multilatéralisme, l’importance de poursuivre la construction européenne et la nécessité d’y renforcer la coopération pour harmoniser, notamment, les règles fiscales d’un pays à l’autre. Adepte de la pensée complexe, du dialogue mais aussi d’une certaine forme de pragmatisme qui ne s’embarrasse ni du populisme ni des idéologies, le jeune président est en train, tout bonnement, de faire vivre à la France une révolution d’un genre inédit : pour la première fois depuis des décennies, le gouvernement et la rue semblent pouvoir s’entendre. Réforme du Code du travail, suppression partielle de l’ISF, fermeture de Notre-Dame-des-Landes : des décisions courageuses ont été prises, et leur application semble bien se passer.
Est-il plus habile que ses prédécesseurs, ou le climat lui est-il plus favorable ? Toujours est-il que sa méthode paie. Fait inédit sous la Ve République : sa cote de popularité a progressé en fin d’année pour s’établir à 50% fin janvier, selon un sondage IFOP pour le JDD. Tandis que la croissance hexagonale a atteint 1,9% en 2017 – un plus haut depuis six ans -, le peuple semblent renouer avec la confiance et une certaine fierté d’être Français.

La colère sociale en embuscade

J’espère qu’Emmanuel Macron profitera des 16 mois sans échéance électorale avant les Européennes de mai 2019 pour poursuivre sa politique de réformes courageuses. Retraites, assurance-chômage, formation professionnelle, laïcité, immigration, éducation… De grands chantiers sont au programme et la colère sociale n’est jamais loin, en témoignent celle des gardiens de prison ou des employés de maisons de retraite qui réclament – bien légitimement, de meilleures conditions de travail…

Avenir de l'AEFE et l'AFE

Une mission sur l’avenir de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) a été annoncée par le gouvernement lors de la discussion budgétaire à la suite de la suppression de la réserve parlementaire qui lui était destinée, et des nombreux allers-retours entre le Sénat et l’Assemblée, qui peinent à s’accorder sur les moyens de compenser cette suppression.

Par ailleurs, des discussions ont été lancées sur l’avenir de l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE) dont je fais partie en tant que Conseiller. Il s’agit, notamment, d’évaluer l’impact de la réforme de cette institution que François Hollande avait souhaitée et activée en 2014 – réforme à laquelle j’étais fortement opposé et que je continue à contester aujourd’hui. Elle a considérablement complexifié, alourdi et affaibli le système de représentation des Français de l’étranger et je la regrette vivement.

A ce stade, il est trop tôt pour dire ce que vont donner ces deux chantiers, mais vous pouvez compter sur moi pour vous tenir informés, car ils vous concernent au premier chef en tant que Français de l’Etranger.

En espérant avoir contribué à votre information, je vous renouvelle mes meilleurs vœux pour 2018 et me tiens à votre disposition pour toute question si besoin.

A bientôt !

Bien cordialement,

Richard Ortoli,
Conseiller à l'Assemblée des Français de l'étranger
Conseiller consulaire pour la circonscription de New York (NY, NJ, CT, Bermudes)

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