Chers compatriotes, It's that time of the year… again ! A l'approche des fêtes de fins d'année, je vous envoie tous mes vœux de joie, santé, bonheur et prospérité. J'espère que l'année qui s'achève vous a été favorable et que celle qui s'ouvre sera encore meilleure. Je vous souhaite de vous épanouir dans ce que vous entreprendrez et de concrétiser les projets qui vous tiennent à cœur.
Une fois n'étant pas coutume, je me permets de vous communiquer mes propres souhaits et mes intentions pour 2015 ! Ce sont autant de convictions que je m'engage à défendre au quotidien.
En mai dernier, vous m'avez fait l'honneur de m'élire en tant que conseiller consulaire pour la circonscription de New York, qui comprend les états de New York, New Jersey, Connecticut et les Bermudes. Je vous en suis très reconnaissant et je m'efforcerai d'honorer ce mandat tout au long de l'année prochaine !
Je crois qu'en ces temps où la France semble particulièrement déprimée, en panne de souffle, d'inspiration et d'idées, il est plus important que jamais qu'elle dispose de représentants à l'étranger capables lui apporter une bouffée d'air frais et des solutions venues d'ailleurs pour l'aider à sortir de l'ornière dans laquelle elle se trouve. Il est temps que la France, ou plutôt ses politiciens, « pensent en dehors de la boîte », pour reprendre une expression bien connue ici aux Etats-Unis. Elle doit sortir des vieux carcans idéologiques, des recettes toutes faites, des mesures gadgets. Dans un contexte de globalisation, elle doit affirmer son ouverture sur le monde mais aussi son indépendance d'esprit pour être capable de prendre des décisions courageuses et optimales à long terme – plutôt que des solutions de compromis censées satisfaire les syndicats et les électeurs à court-terme.
L'indépendance d'esprit : c'est ce que nous cultivons farouchement au sein de Français d'Amérique Ensemble, le mouvement qui couvre l'ensemble des Etats-Unis dont je fais partie. Et oui, n'en déplaise à certains, c'est cela, l'esprit d'indépendance : se réserver le droit de faire les meilleurs choix. La politique n'est pas un jeu, nous en sommes forts conscients, ce n'est en tous cas pas un jeu de chaises musicales entre apparatchiks.
Comme vous le savez peut-être, je m'intéresse de près aux questions scolaires. Je déplore que les bourses scolaires deviennent de plus en plus difficiles à obtenir. Les critères d'attribution sont devenus tellement serrés que la classe moyenne s'en trouve de plus en plus exclue, sans pour autant pouvoir payer les frais de scolarité requis par les établissements privés. Alors que le 15e sommet de la Francophonie vient d'avoir lieu à Dakar, je crois utile de rappeler que favoriser la scolarisation des jeunes du monde entier dans des établissements français est le meilleur moyen de faire rayonner notre Histoire, notre culture et nos valeurs. Nous ne nous désengageons pas de l'enseignement, notre futur en dépend !
Depuis 2012, et l'accession de François Hollande à la présidence, les ressortissants français établis à l'étranger sont pénalisés par l'assujettissement de leurs revenus immobiliers de source française à la CSG-CRDS (15,5%). Cette mesure nous semblant particulièrement injuste, dans la mesure où les contribuables qui vivent à l'étranger sont déjà taxés sur ces revenus dans leur pays de résidence, notre ami le sénateur Robert del Picchia a déposé courant novembre un amendement visant à supprimer cette disposition dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2015. De même, nous avons demandé la suppression de la cotisation d'assurance maladie sur les retraites françaises de base (3,2%) et complémentaires (4,2%). Hélas, ces deux propositions ont été rejetées par le Sénat (ils avaient reçu un avis défavorable du ministre et du rapporteur). C'est un revers, mais nous ne comptons pas baisser les bras. En 2015, nous continuerons à nous battre pour défendre une fiscalité plus juste et plus respectueuse.
Contrairement à ce qui se passe en Europe et dans un certain nombre de pays émergents, dont le Brésil par exemple, qui a vu sa croissance fortement ralentir, l'économie aux États-Unis se porte plutôt bien. Le chômage est passé sous la barre des 6%, la croissance a atteint 3,5% au troisième trimestre 2014. C'est une chance ! Mais cela ne doit pas occulter certaines réalités. Comme les récents évènements de Ferguson nous l'ont tristement rappelé, les Afro-Américains forment une sous- classe sociale aux Etats-Unis. Leur taux de chômage est deux fois plus élevé que la moyenne nationale, à 13,4% contre 6,7% en 2013. Un peu plus de 27% d'entre eux vivent sous le seuil de pauvreté, contre 15% pour l'ensemble des Américains. Leur revenu médian était de 33 321 dollars en 2012, contre 51 017 pour la moyenne de la population. Ils constituent 40% de la population carcérale (alors qu'ils ne représentent que 13,6% de la population totale). Les jeunes hommes noirs ont 21 fois plus de risques que les jeunes hommes blancs d'être tués par la police, selon une étude du site d'investigation ProPublica. Et la litanie des statistiques pourrait continuer….
Personnellement, je vis à Harlem et je constate tous les jours que la question raciale est encore une réalité aux Etats-Unis. Nous devons nous battre pour faire changer les mentalités et réduire les différences de traitements et de niveaux de vie.
En espérant avoir contribué à votre information, je vous souhaite à nouveau de joyeuses fêtes de fin d'année et me tiens à votre disposition pour toute information dont vous pourriez avoir besoin.
Bien à vous,
Richard Ortoli,
conseiller consulaire pour la circonscription de New York et conseiller à l'Assemblée des Français de l'étranger pour les Etats-Unis
