VŒUX 2013 : REGARDER VERS L'AVENIR DANS UN MONDE OUVERT

Chers compatriotes,

A l'approche des fêtes de fin d'année, que je vous souhaite joyeuses et généreuses, permettez-moi de vous adresser mes meilleurs vœux pour 2013. J'espère que cette nouvelle année vous offrira l'occasion de réaliser les projets qui vous tiennent à cœur. J'espère aussi qu'elle sera aussi porteuse de paix, de tolérance, de prospérité et d'espoir pour notre monde.

A l'heure où j'écris ces lignes, notre monde semble englué dans de nombreuses situations de blocage : crise de l'euro et repli identitaire en Europe, menace islamique galopante en Egypte et au Mali, escalade des hostilités entre Israël et ses voisins… sans compter la terrible tuerie qui a eu lieu la semaine dernière à Newtown, Connecticut, et qui relance l'éternel débat sur le port d'armes aux Etats-Unis. Je m'associe de tout cœur à la douleur des familles de victimes de la petite école de Sandy Hook et au combat de ceux qui militent pour interdire la vente d'armes d'assaut aux citoyens de certains Etats américains. J'ose espérer que Barack Obama, dont je me félicite de la réélection, saura s'atteler à cette question urgente.

Les revers du destin ont parfois la vertu de nous rapprocher. C'est ce que nous avons pu constater avec la grande vague de solidarité qui s'est déclenchée après le passage de l'ouragan Sandy. Merci à tous ceux qui ont hébergé des amis chez eux ou offert un peu de leur temps, de leur argent et de leurs objets pour soulager les victimes. Ce sont autant de gestes qui contribuent à renforcer les liens au sein de nos communautés.

En France, l'heure n'est pas à la solidarité au sein de l'UMP, mais plutôt à une tentative de mainmise opérée par Jean-François Copé sur l'appareil du parti. En tant que centriste de droite, je ne partage pas ses positions extrémistes. L'expérience a montré qu'on gouverne au centre et grâce au centre. M. Copé n'est pas un rassembleur, mais un diviseur – il nous l'a largement démontré ces dernières semaines en semant la zizanie au sein de sa « famille ». C'est bien dommage d'avoir entamé à ce point la voix de l'UMP, car le pays, plus que jamais, a besoin d'une opposition forte face aux socialistes. Eux aussi dérivent vers l'extrémisme, en témoigne la passe d'armes qui a eu lieu la semaine dernière entre Jean-Marc Ayraud et le comédien Gérard Depardieu, en partance pour la Belgique. Est-ce bien le rôle d'un Premier Ministre que de traiter l'un de ses concitoyens, aussi médiatique soit-il, de « minable » ? Ce genre d'insulte est digne d'une cour de recréation, pas du locataire de Matignon. Il n'est en tous cas ni constructif ni lucide, car il occulte la vraie question qui devait le préoccuper en tant que chef du gouvernement: pourquoi les gens riches, entreprenants et talentueux partent-ils? (Je vous laisse deviner la réponse…).

En attendant, Arnaud Montebourg, Ministre du « redressement productif » (ne riez pas), s'agite pour tenter de conserver les hauts fourneaux sidérurgiques de Florange en Alsace, une industrie dont on sait trop bien qu'en l'absence de port et de mines de fer ou de charbon à proximité, elle n'a pas d'avenir. Au total, moins de 700 emplois sont menacés par l'arrêt des activités – soit une goutte d'eau au milieu de l'océan des chômeurs français. Pour les sauver, M. Montebourg a poussé la démagogie jusqu'à parler de « nationalisation » – un discours d'un autre âge qui rappelle la guerre froide. En réalité, il ne s'agit là que d'une opération purement médiatique, un numéro de claquettes pour les caméras des JT. Et une façon parfaitement improductive d'éviter, une fois de plus, de s'attaquer aux vraies questions. Plutôt que de mener des combats d'arrière-garde, M. Montebourg ferait mieux de se demander comment lancer la France sur des secteurs d'avenir et des entreprises nouvelles dans un monde ouvert qui se soucie peu du protectionnisme français.

Nous sommes bientôt en 2013, après tout, pas vrai ? Alors cessons de regarder derrière nous. Regardons vers l'avant. Ne voyons pas ce que nous avons perdu ou à perdre, mais ce que nous avons à gagner en vivant avec notre temps. Comme l'a dit Barack Obama, « the best is yet to come ». Je le souhaite profondément pour chacun d'entre vous et vous renouvelle mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année.

Bien à vous,


Richard Ortoli,
conseiller élu à l'Assemblée des Français de l'étranger

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