Chers compatriotes,

Voilà, c’est fini ! Et c’est une excellente nouvelle ! Je parle du travel ban, bien sûr. Comme vous le savez sans aucun doute toutes et tous, l’interdiction pour les Européens de se rendre aux États-Unis au nom de la lutte contre la pandémie de Covid-19 sera levée dès le début du mois de novembre. Cette restriction injuste, que vos élus – conseillers consulaires, députés des Français de l’étranger, sénateurs des Français de l’étranger – ont fermement combattue, était en vigueur depuis 20 mois.

Pour se rendre aux États-Unis, quelques conditions demeurent : les voyageurs devront être vaccinés, présenter un test négatif réalisé dans les trois jours avant leur déplacement, accepter le traçage des compagnies aériennes et porter un masque. En revanche, il n’y aura pas de quarantaine à l'arrivée. 

C’est un grand soulagement pour nous tous, mais il reste encore des délais d’attente assez longs du côté du Consulat Général des États-Unis à Paris en ce qui concerne les émissions et  renouvellements de visas. Pour les touristes ou ceux qui souhaitent faire des voyages de prospection, il y a toujours l’option de l’ESTA, qui s’obtient facilement et rapidement en ligne.

À tous ceux qui pourront profiter de la levée du travel ban pour repartir aux États-Unis dans un avenir proche – amoureux séparés depuis de longs mois, familles privées de leurs proches, entrepreneurs contraints de gérer leur entreprise à distance – je souhaite d’ores et déjà de beaux voyages et de très belles retrouvailles !

La levée de ce travel ban était une priorité pour la France, et on peut se demander si la décision d’y mettre fin ne découle pas d’une volonté américaine de tenter de compenser en partie, à travers ce « cadeau », l’affront infligé à la France dans l’affaire des sous-marins australiens… Affront dont l’Hexagone a du mal à se remettre.


Coup de froid sur les relations franco-américaines

Il ne se passe pas un jour sans que la presse française ne revienne sur l’affaire des sous-marins australiens, tantôt rageuse, tantôt résignée, hésitant entre réalisme – « c’était prévisible »- et indignation – « quel camoufflet, tout de même » !

Une chose est sûre : cet épisode jette un voile sur les relations franco-américaines, et plus largement sur les rapports entre les États-Unis et l’Union européenne.

En négociant secrètement la vente de ses sous-marins avec Canberra dans le dos de la France, mais surtout, en écartant l’UE du partenariat stratégique AUKUS qu’ils ont noué avec l’Australie et le Royaume-Uni pour la sécurisation de la zone indo-pacifique, les États-Unis ont fait plus que planter un couteau dans le dos d’un de leurs alliés : ils ont clairement signifié que la « troisième voie » prônée par la France, celle qui consiste à ne pas alimenter de nouvelle guerre froide avec la Chine, ne leur convenait pas. De plus en plus, l’Europe est perçue comme velléitaire dans la région, et la France comme une puissance de seconde zone.

Dans sa politique anti-chinoise, Joe Biden n’a pas hésité à sacrifier un peu de l’amitié et du respect qui prévalait entre nos deux pays. Et à prouver une nouvelle fois, après la débâcle afghane, qu’il était capable de faire peu de cas de ses alliés quand il l’estimait nécessaire.

C’est bien dommage, bien cavalier, mais du point de vue américain, c’est justifié, et il faudra s’habituer dans les années à venir à ce que la Chine continue de nous diviser… pour mieux régner, hélas.


Renouvellement de 6 sénateurs des Français établis hors de France

Les sénateurs représentant les Français établis hors de France sont au nombre de 12 (sur les 348 composant la Haute assemblée), renouvelables par moitié tous les six ans.

Dimanche 26 septembre a eu lieu l’élection partielle de six d’entre eux – une élection qui aurait dû se tenir l’année dernière, mais qui, en raison de la crise sanitaire, avait été repoussée à cette année.

Leur désignation a été assurée par un collège électoral composé de 534 élus : conseillers des Français de l'étranger, délégués consulaires, députés représentant les Français de l'étranger et sénateurs représentant les Français établis hors de France.

Ont été élus :

  • Christophe-André Frassa (LR) 105 voix (19,74%): 1 siège
  • Jean-Pierre Bansard (ASFE) 95 voix (17,86%): 1 siège
  • Samantha Cazebonne (LREM) 86 voix (16,17%): 1 siège
  • Olivier Cadic (UDI) 80 voix (15,04%): 1 siège
  • Mélanie Vogel (EELV) 80 voix (15,04%): 1 siège
  • Yan Chantrel (PS) 55 voix (10,34%): 1 siège

Fait notoire : les Verts font leur entrée parmi les sénateurs représentant les Français établis hors de France – une première, signe de la montée de ce parti, mais aussi signe de l’éclatement de plus en plus marqué du paysage politique français, aucun parti ne réunissant plus d’un siège.

Les deux listes dissidentes PS de Laure Pallez et de Ségolène Royal n'ont fait aucun siège.
Les sénateurs sortants Robert-Denis del Picchia, Claudine Lepage et Richard Yung ne se représentaient pas.

En espérant avoir contribué à votre information, je me tiens à votre disposition pour toute renseignement dont vous pourriez avoir besoin et vous prie d’agréer mes respectueux sentiments.

A très bientôt,

Richard Ortoli
Conseiller à l'Assemblée des Français de l'étranger
Conseiller des Français de l’étranger pour la circonscription de New York (NY, NJ, CT, Bermudes)

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