Chers compatriotes,

J’espère que ce courrier vous trouvera en bonne forme, malgré la pandémie qui continue d’affecter notre quotidien… dont celui, du président Donald Trump, testé positif au Covid jeudi.

Nous sommes à la veille d’une élection cruciale aux États-Unis. Son impact va dépasser très largement les frontières du pays dans lequel nous vivons, tant en raison de son poids économique que de son rôle de laboratoire des démocraties occidentales.

Alexis de Tocqueville l’avait constaté dès la moitié du 19e siècle : il faut observer de près ce qui se passe aux États-Unis, car les grandes tendances de fond qui s’y dégagent arriveront tôt ou tard en Europe.

« Nous » contre « eux »

Or, nous constatons aux États-Unis depuis plusieurs années déjà une polarisation extrême des partis, doublée d’une hystérisation du débat, déformé en plus par les caisses de résonance que représentent certaines parties des réseaux sociaux. Il est devenu quasiment impossible de dialoguer de façon intelligible et intelligente avec qui ne partage pas les mêmes idées politiques, comme nous l'a démontré le triste débat présidentiel – mais à ce stade, peut-on encore parler de débat ?- entre Donald Trump et Joe Biden mardi dernier

Dans cette logique, chacun se retranche dans son camp et rejette l’autre en bloc. C’est « nous » contre « eux », les partisans du bien contre ceux du mal. La recherche du compromis, pilier sur lequel était assise la démocratie américaine, semble avoir été sciée à la racine, menaçant tout l’édifice d’effondrement.

La disparition du centre, aux États-Unis, n’est pas nouvelle, mais Donald Trump l’a accélérée en attisant et en exploitant la polarisation. En France, le contre bouge encore (e pur si muove !), mais pour combien de temps encore ? Nous avons la chance d’avoir en France un président qui représente la modération. Hélas, sa base se fendille. Ne nous y trompons pas : du Brésil aux Philippines, en passant par le Royaume-Uni, ou encore la Turquie, la radicalisation de la politique est un mal qui ronge nos institutions comme notre capacité à vivre ensemble.

Respect des institutions, des individus et des faits

Très récemment, j’ai pu en faire l’amer constat lors d’un échange de textos avec une amie américaine de longue date. Elle soutient Donald Trump, pas moi. J’ai eu beau expliquer courtoisement les raisons de ma position, j’ai compris, au fur et à mesure de nos échanges, qu’elle considérait que je faisais partie des « eux ».

Le droit à ne pas être d’accord est probablement le plus fondamental de tous. Avoir des opinions qui diffèrent devraient nous exalter, pas nous déprimer. Si nous avions tous la même opinion, ce serait terrifiant, n’est-ce pas ?

Évidemment, les voix des extrêmes s’expriment toujours beaucoup plus fort que les voix modérées. Mais ce n’est pas une raison pour se taire. Aujourd’hui, j’incite chacun à pratiquer le respect – respect des institutions, respect des individus, respect des faits - pour continuer à faire vivre la démocratie et nos institutions.

Comme a dit Rodney King en 1992 : « Can’t we all just get along ? »

ASSOUPLISSEMENT DES CRITÈRES D’ATTRIBUTION DE L’AIDE EXCEPTIONNELLE AUX FRANÇAIS DE L’ÉTRANGER

Dès avril dernier, le gouvernement français a mis en place un dispositif exceptionnel d’aide sociale en faveur des Français de l’étranger les plus démunis face à la crise du Covid-19. Les règles d’attribution de ce « secours occasionnel de solidarité » (SOS) viennent d’être assouplies afin de permettre à davantage de ressortissants durement affectés par la pandémie d’en bénéficier.

Le SOS ne limite plus à un seul versement. Désormais, il pourra être versé jusqu’à quatre fois d’ici fin 2020, à un rythme mensuel, que le demandeur en ait déjà bénéficié ou pas. Par ailleurs, le fait que les Français de l’étranger puissent bénéficier d’aides locales ne les exclut plus du dispositif. En clair, il est possible de cumuler des aides publiques locales et le SOS.

Pour bénéficier de ce dernier, les demandeurs doivent pouvoir justifier d’une perte importante de revenus en raison de la crise du COVID-19, et être inscrit au registre des Français établis hors de France.

Le montant de cette aide ponctuelle s'élève pour la circonscription de New York à 293,74€ pour le foyer, et 195,82€ supplémentaire par enfant à charge.

Si vous vous sentez concerné, vous êtes invité à demander au Consulat de New York un formulaire en écrivant à l’adresse suivante : social.new-york-cslt@diplomatie.gouv.fr. Précisez vos prénom, nom et numéro de téléphone afin que le service social du consulat vous contacte.

 SESSION PLENIERE DE L’AFE DU 5 AU 9 OCTOBRE A PARIS

La 33e session de l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE) s’ouvre ce lundi pour une durée de cinq jours dans l’enceinte du Centre de Conférence Ministériel à Paris. En raison du Covid-19, la grande majorité des 90 conseillers qui la composent, dont moi-même, y assisteront par visioconférence.

À cette occasion, comme à d’autres, je ne manquerai pas de faire valoir vos intérêts et de vous tenir au courant.

En espérant avoir contribué à votre information, je prie de croire en mes sentiments dévoués.

A bientôt,
Stay safe,

Bien cordialement,

Richard Ortoli,
Conseiller à l'AFE et Conseiller des Français de l’étranger
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