Chers compatriotes,

Il y a 60 ans, dans un discours historique et au milieu d’une crise politique aiguë, le général de Gaulle lançait à ses concitoyens une expression restée célèbre : « Je vous ai compris ». Il y a quelques jours, le président de la République française, Emmanuel Macron, en proie lui aussi à une situation de crise face à la fronde des « Gilets jaunes », se livrait à son tour à un exercice d’apaisement des foules, sans malheureusement tout à fait la même fougue que le général…

Réussira-t-il à calmer la gronde populaire ? Je le lui souhaite de tout cœur, même si d’aucuns jugent déjà ses mesures tardives et insuffisantes…. La tâche est ardue, car le malaise est à peu près aussi profond que son expression est brutale, et il n’est pas proprement français. Comme le rappelait le président lui-même, ce « mal-vivre » remonte à loin, très loin, et il est mondial.

Niveaux de vies menacés

Nous ne le savons que trop bien, Français des Etats-Unis, pour avoir vu Donald Trump accéder à la Maison Blanche grâce à un discours taillé sur mesure pour exploiter les frustrations des classes moyennes « déclassées », s’estimant lésées par la mondialisation, l’immigration ou encore l’Etat qui selon eux taxe trop et ne reverse pas assez.

A vrai dire, en France comme aux Etats-Unis, le problème de fond est le même : les citoyens s’étaient habitués à ce que leur vie soit meilleure que celle de leurs parents, et ce n’est plus vrai.

Sous la conjonction d’une multitude de facteurs – révolution numérique, intelligence artificielle, exportation des emplois vers la Chine, réchauffement climatique, inégalités grandissantes, etc, leur niveau de vie est menacé, leurs fins de mois de plus en plus difficiles à boucler, leur peur de l’avenir exacerbée.

Corruption des institutions

Cette peur, les Américains l’ont exprimée en élisant un candidat « anti-système ». Les Français, eux, sont descendus dans la rue selon leur vieille habitude. Dans les deux cas, je m’inquiète pour ces démocraties.

Aux Etats-Unis, nous assistons à une corruption des institutions alarmante sur fond de gouvernement instable et d’isolationnisme grandissant.

Quant à la France, elle était l’une des rares démocraties occidentales à avoir résisté à la dérive généralisée vers l’extrême droite. Or je redoute que l’explosion de violence qui a accompagné le mouvement des « Gilets jaunes » ou encore le récent attentat sur le marché de Noël à Strasbourg ne profitent à d’autres qu’Emmanuel Macron et n’entraînent une dérive autoritaire… En témoigne la flambée des arrestations préventives en amont des manifestations.

Cap sur l'éducation

Lorsque cela va mal, les gens plébiscitent souvent des solutions simplistes. Mais il n’y a pas de solutions simplistes. Pour ma part, je suis persuadé qu’une partie de la solution réside dans l’éducation, surtout dans la formation aux métiers du numérique. A moins d’investir massivement dans la formation de nos jeunes, nous ne nous en sortirons pas. A ce titre, il serait bon que la France s’inspire des Etats-Unis, car ce n’est pas avec un système rigide et stratifié qu’on changera les choses. Le système américain a certes des défauts, mais il confère beaucoup de créativité et de confiance en soi aux étudiants. En mettant l’accent sur ces aspects, tout en continuant à dispenser un contenu de qualité, l’Education Nationale et donc la société auraient beaucoup à gagner.

RÉFORME DES INSCRIPTIONS SUR LES LISTES CONSULAIRES

Fini, le stress pour s’inscrire sur les listes électorales consulaires avant le 31 décembre de l’année précédant une élection ! Les modalités d’inscription des Français domiciliés à l’étranger ont changé.

A compter du 1er janvier 2019, les électeurs pourront désormais s’inscrire jusqu’au dernier jour du deuxième mois précédent un scrutin (et jusqu’à six semaines avant la date d’un scrutin à compter de 2020). Ainsi, pour les élections des représentants au Parlement européen, ils pourront s’inscrire jusqu’au 31 mars 2019.

Par ailleurs, à compter de 2019, les Français résidant à l’étranger ne pourront plus être inscrits à la fois sur une liste électorale consulaire pour les scrutins nationaux, et sur une liste électorale municipale pour les scrutins locaux. Ceux qui sont actuellement inscrits sur deux listes devront donc choisir sur laquelle ils se maintiennent en 2019. Ils ne pourront plus voter qu’à un seul endroit pour tous les scrutins qu’ils soient nationaux ou locaux.

Vous trouverez plus d’infos sur cette question sur le site du Ministère des Affaires étrangères.

PAS D’EXEMPTION DE CSG POUR LES FRANÇAIS DES ÉTATS-UNIS

L’application des prélèvements sociaux (la CSG, contribution sociale généralisée et la CRDS, contribution pour le remboursement de la dette sociale) aux revenus et plus-values immobiliers de source française a été supprimée par le gouvernement pour les non-résidents à l’étranger au sein de l’Union européenne, par contre ce n’est pas le cas pour ceux (Français et personnes d’autres nationalités) qui résident en dehors de l’Union européenne. En conséquence, les revenus et plus-values immobiliers de source française des Français aux États-Unis vont continuer d'être soumis aux 17,2 % de ces prélèvements sociaux en 2019.

Vos élus, dont je fais partie, vont poursuivre leurs efforts visant à réformer cette taxe injuste dans la mesure où, n’étant pas considérée comme un impôt par le fisc américain, elle entraîne une double taxation.

Sur cette question, comme sur d’autres, vous pouvez compter sur notre détermination et notre dévouement.

En espérant avoir contribué à votre information, et malgré l’actualité chargée, je souhaite à chacun et chacune d’entre vous de Joyeuses fêtes et une année 2019 de paix.

En espérant avoir contribué à votre information, je vous renouvelle mes meilleurs vœux pour 2018 et me tiens à votre disposition pour toute question si besoin.

A bientôt !

Bien cordialement,

Richard Ortoli,
Conseiller à l'Assemblée des Français de l'étranger
Conseiller consulaire pour la circonscription de New York (NY, NJ, CT, Bermudes)

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