L'OPTIMISME AMERICAIN ET LE PESSIMISME FRANÇAIS A L'EPREUVE DE LA RELANCE KEYNESIENNE

Chers compatriotes,

Chers compatriotes,

La France a beau produire les meilleurs vins du monde (à mon sens, du moins), elle a une fâcheuse tendance à voir le verre à moitié vide. Peut-être est-ce parce que le breuvage est si bon qu'il ne paraît jamais pouvoir suffire ? Ou parce que ses cafetiers, un brin chiches, servent des doses trop restreintes ?

Les Américains, en revanche, n'y vont pas de main morte avec les portions. Hasard ou coïncidence : de ce côté-ci de l'Atlantique, le verre a le don de paraître toujours bien rempli, sans doute parce qu'il y toujours quelqu'un pour venir vous demander « Do you want a refill ? » et que la source (ou plutôt la fontaine à soda) ne donne pas l'impression de pouvoir se tarir.

Les Etats-Unis sont un pays d'abondance, un pays d'optimisme, un brin naïf et hédoniste. La France, une terre cartésienne, pétrie d'interrogations et de doutes philosophiques. Il est amusant de constater comment ces différences intrinsèques influencent notre politique économique. Dans un éditorial fort intéressant paru dans le New York Times, Paul Krugman s'est livré à une comparaison des réponses apportées aux Etats-Unis et en Europe à la crise. Il se dit frappé par les énormes divergences qu'il a constatées entre leurs approches économiques depuis 2010. « Aux Etats-Unis, écrit-il, la Maison Blanche et la Réserve Fédérale sont restés globalement fidèles aux principes économiques keynésiens. Le gouvernement d'Obama a perdu pas mal de temps et d'énergie à essayer de négocier le budget de l'Etat ; mais en réalité, il a continué à croire dans le précepte tout simple selon lequel les déficits sont une bonne chose pour une économie déprimée. » A l'inverse, poursuit l'éditorialiste, la Commission européenne a jeté les bons vieux manuels d'économie aux orties au profit de cette idée bizarre selon laquelle il faut serrer les boulons quand ça va mal. « Si vous voulez vous sentir vraiment déprimé quant à l'avenir de l'Europe, écrit-il, lisez l'édito que Wolfang Schäuble, le ministre allemand des Finances, a publié dans The Times. C'est un rejet pur et simple de tout ce que nous savons de la macro-économie et de tous les signaux que l'Europe nous envoie depuis cinq ans. Selon lui, l'austérité mène à la confiance, la confiance crée de la croissance et si cela ne marche pas dans votre pays, c'est que vous ne faites pas les choses correctement.»

Si M. Krugman est si critique envers M. Schäuble, et si enclin à laisser les économies creuser leurs déficits, c'est qu'il croit, en bon Américain, que demain sera plus rose qu'aujourd'hui et que les jeunes générations n'auront aucun mal à éponger les dettes laissées par leurs aînés. D'une certaine manière, pour lui, la confiance est acquise, innée, inconditionnelle, et même quand ça va mal, nul ne devrait perdre la conviction que les choses finiront par s'arranger.

Mais les Européens sont autrement plus sceptiques. Pour eux, la confiance n'est pas un automatisme, bien au contraire. Elle se gagne durement et se perd facilement. Moins optimistes, plus réalistes, ils préfèrent, en période de crise, tenter de réduire les dépenses et économiser leurs vivres, car nul ne sait quand la tendance s'inversera.

Personnellement, je ne suis pas aussi radical que M. Krugman. Il ne me semble pas aberrant que l'Europe veuille et doive réduire ses déficits. Avant de songer à réinjecter de l'essence dans un moteur, encore faut-il s'assurer que celui-ci soit en bon état de marche. C'est peut-être le cas pour les Etats-Unis (quoique j'en doute), mais en France en tous cas, le moteur de l'économie est daté, rouillé et risque de lâcher très prochainement si rien n'est fait pour le moderniser et l'assainir un grand coup. Le problème, voyez-vous, c'est qu'en France, les déficits ne servent pas à financer l'investissement productif : ils servent juste à faire fonctionner le système. Le déficit est structurel, pas vertueux, il ne permet pas à la machine d'aller plus vite, tout juste se contente-t-il de la faire tourner, et très lentement à en juger par le taux de croissance de la France. Je reste persuadé que pour remédier aux problèmes de la France, ce n'est pas d'énièmes dépenses publiques dont le pays a besoin, mais d'un véritable remède de cheval qui facilite la vie des entreprises et notamment l'embauche des jeunes, réduise la bureaucratie, aplanisse les inégalités criantes entre salariés du public et salariés du privé, coupe dans les effectifs de certaines administrations et favorise l'investissement productif, celui qui crée de la confiance, de la croissance et du dynamisme.

Devrions-nous vraiment continuer à creuser les déficits pour financer un Etat pléthorique qui refuse de se réformer et se moderniser? Je ne le pense pas. Cela reviendrait à camoufler les problèmes de la France et se mettre la tête dans le sable. Il est temps de regarder les choses en face et mener les réformes qui s'imposent. Parfois, n'en déplaise à M. Krugman, les déficits ne peuvent plus être une solution, parce qu'ils représentent déjà un trop gros problème.

LES SERVICES D'ETAT CIVIL ET DE NATIONALITE VONT ETRE REGROUPES A WASHINGTON DC

A partir du 1er août 2015, si vous souhaitez faire transcrire dans les registres de l'état civil français une naissance, un mariage, un divorce, une adoption ou un décès survenus dans les Etats de la circonscription du consulat général de France à New York, qui regroupe le Connecticut, le New Jersey, l'état de New York et les Bermudes, vous devrez adresser votre demande au consulat général de Washington DC. Ce dernier va en effet concentrer l'ensemble des services d'état civil et de nationalité pour les Français résidant dans les Etats de l'est des Etats- Unis.

Vous pourrez adresser vos demandes par courrier ou les effectuer en personne auprès du service de l'état civil et de la nationalité du consulat général de France à Washington.

Pour toutes les autres démarches (délivrance de passeports, cartes nationales d'identité, visas, etc.), le consulat général de France à New York conservera ses compétences propres sur les Etats américains de sa circonscription consulaire. Pour en savoir plus, cliquez ici.

En espérant avoir contribué à votre information, je me tiens à votre disposition pour tout renseignement complémentaire et vous prie d'agréer mes meilleures salutations.

A très bientôt,


Richard Ortoli,
conseiller consulaire pour la circonscription de New York et conseiller à l'Assemblée des Français de l'étranger pour les Etats-Unis

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