CHARLIE HEBDO ET LE MODELE D'IMMIGRATION FRANCAIS

Chers compatriotes,

Il y a exactement deux mois, plus de quatre millions de citoyens étaient réunis à Paris et dans toutes les villes de France pour dire non au terrorisme et à l'intolérance. C'était le 11 janvier dernier, quelques jours après les terribles attentats de Charlie Hebdo. Ce même weekend, un peu partout dans le monde, de Londres à Berlin en passant par Washington, Milan ou encore Montréal, plusieurs rassemblements avaient également lieu en solidarité avec la France endeuillée. New York n'a pas manqué à l'appel. Nous étions plusieurs centaines, silencieux, à braver le froid à Washington Square pour honorer la mémoire des victimes et défendre les valeurs qui nous sont chères. J'étais fier, ce jour-là, d'en être.

Alors que les Français s'apprêtent à retrouver le chemin des urnes dans le cadre des élections départementales, les 22 et 29 mars prochains, et que les intentions de vote pour le Front National n'ont jamais été aussi hautes, il me semble opportun de revenir sur « l'esprit du 11 janvier » et de s'en inspirer. Certes, en tant que Français de l'étranger, nous ne serons pas appelés à voter dans le cadre de ce scrutin. Néanmoins, nous sommes l'un des visages de la France – celle qui s'exporte, celle qui rayonne à l'international - et que nous le voulions ou non, nous devrons assumer, d'une manière ou d'une autre, le destin de ce pays. A nous de nous interroger sur le modèle de société que nous souhaitons pour la France. A nous de peser de tout notre poids, depuis les Etats-Unis, pour influer sur son destin et sur ses choix. A nous de lui communiquer notre dynamisme et les « best practices » observées de ce côté-ci de l'Atlantique.

Le modèle d'immigration français, notamment, a largement prouvé ses limites. Force est de constater qu'il ne marche plus, ou mal. Des pans entiers de population rejettent la culture et les valeurs françaises, quand bien même ils y sont nés, et leurs parents également. Comment expliquer un tel rejet ? Sans doute parce qu'en voulant à tout prix gommer les différences, la France les a, au contraire, douloureusement exacerbées. Les Etats-Unis, eux, ne cherchent pas forcément l'assimilation, ils cherchent la cohabitation. Ils n'hésitent pas, lors des recensements, à demander à la population de spécifier son origine raciale, quand en France, la question est non seulement taboue mais interdite. Et ça marche ! Aux Etats-Unis, les migrants se sentent moins stigmatisés, moins mis à l'écart.

Si les Américains assument mieux la question de l'immigration, c'est aussi pour des raisons historiques. Comme l'a fait remarquer l'historien Benjamin Stora, président du Musée de l'histoire de l'immigration à Paris, l'histoire de France s'est construite en marge de l'immigration. Les migrants y ont toujours été des citoyens « à part », censés se défaire, sitôt arrivés en France, de leurs origines et leurs traditions pour adopter les coutumes locales.

Aux Etats-Unis, à l'inverse, l'histoire s'est construite sur l'immigration : tout le monde vient d'ailleurs, à quelques générations près. Les migrants font totalement partie du récit national. Malgré le mythe du fameux melting pot, ils ne se mélangent pas forcément, mais vivent plutôt mieux ensemble.

Que la France veuille être autre chose qu'un empilement de communautés est une intention louable. Mais dans les faits, son moteur à intégrer s'est grippé… J'espère qu'entre refus du communautarisme et respect des différences, la France saura trouver sa voie pour apaiser les tensions raciales et religieuses qui l'agitent de plus en plus.

ASSEMBLÉE DES FRANÇAIS DE L'ÉTRANGERS : J'AI ÉTÉ ÉLU CONSEILLER

J'ai le grand plaisir de vous annoncer qu'à la faveur de la nouvelle élection partielle du 28 février, suivie d'une démission pour raisons personnelles d'un des membres de notre liste, Français d'Amérique Ensemble, j'ai été élu conseiller à l'Assemblée des Français de l'étranger. Je vais siéger aux côtés des six autres conseillers pour la circonscription des Etats-Unis d'Amérique, dont mon collègue et ami au sein de Français d'Amérique Ensemble, Damien Regnard. J'assisterai donc à la prochaine session de l'Assemblée des Français de l'étranger, qui se tiendra à Paris du 16 au 20 mars 2015.

Dans le cadre de cette fonction, qui vient s'ajouter à la fonction de conseiller consulaire que j'occupais déjà et que je vais conserver, mon rôle sera de faire remonter vos préoccupations et ceux de mes collègues conseillers consulaires aux instances administratives en France et aux parlementaires qui représentent les Français de l'étranger. N'hésitez donc pas à me solliciter ; plus que jamais, je suis à votre service !

IT'S TAX SEASON… AGAIN !

Aux Etats-Unis, l'arrivée des beaux jours rime avec la saison des impôts… N'oubliez pas, le cas échéant, de déclarer vos comptes à l'étranger. Si l'ensemble des comptes financiers ou bancaires dont vous êtes propriétaire, ayant-droit ou signataire a comporté plus de $10.000 à un moment de l'année, vous devrez déposer électroniquement le formulaire FinCEN Report 114 avant le 30 juin. Par ailleurs, si la somme cumulée de ces comptes à l'étranger a atteint $50.000 ou plus au dernier jour de l'année fiscale ou $75.000 ou plus à un moment de l'année (ces montants sont respectivement de $100.000 et $150.000 pour les couples mariés déposant une déclaration commune), alors vous devrez joindre le formulaire 8938 à vos déclarations de revenus fédérales. Ce formulaire est à déposer au plus tard le 15 avril, sauf si vous avez demandé une prorogation. A défaut, vous pourriez encourir des peines civiles et peut-être pénales…

En espérant avoir contribué à votre information, je me tiens à votre disposition pour tout renseignement complémentaire dont vous pourriez avoir besoin et vous prie d'agréer mes meilleures salutations.

Bien à vous,


Richard Ortoli,
conseiller consulaire pour la circonscription de New York et conseiller à l'Assemblée des Français de l'étranger pour les Etats-Unis

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